12 janvier 2016
Aiguilles et carats
Dans la banlieue de Metz, la manufacture Bianchi invente, en la personnalisant, une nouvelle façon d’appréhender l’horlogerie et la joaillerie.
Etre client dans cette horlogerie-joaillerie située à Maizières-lès-Metz revient à inventer une nouvelle façon de travailler ses envies. Une montre, un bijou deviennent alors une façon d’afficher sa propre personnalité. Pierre, le père, et Alexandre Bianchi, le fils, sont des artisans-créateurs formés dans les meilleures écoles. Ils créent ici des œuvres souvent uniques. La manufacture qu’ils dirigent, située au nord de Metz, abrite ainsi des fiches techniques sur des montres qu’ils sont pratiquement les seuls à posséder encore, leur permettant de restaurer des montres anciennes où de s’inspirer de cette large source technique pour créer de nouveau modèles à leur nom. “Nos clients possèdent des pièces uniques qui défieront le temps et les modes”, assure Alexandre Bianchi qui a conseillé, entre autres, Adriana Karembeu.
Le luxe est personnel
Si Pierre Bianchi est plus spécialisé dans la fabrication, la restauration de montres et d’horloges, son fils, Alexandre est aussi un artiste-artisan à-même d’inventer des bijoux personnalisés. Ceci, même si sortant de l’école d’horlogerie de Morteau, ce dernier crée lui aussi des montres personnalisées. “Le luxe aujourd’hui n’est pas forcément lié au prix. Il est surtout le fait d’une réelle personnalisation”, expose Alexandre Bianchi. Il insiste fortement sur cela. C’est vrai que nous avons perdu l’habitude de posséder des objets originaux liés à notre propre personnalité. Alexandre Bianchi enchaîne souvent trois rendez-vous pour cerner les attentes de ses clients avant de réaliser un bijou ou une montre. Il discute, cerne les attentes de ses clients puis propose différents projets dessinés par ses soins.
Clients “no limit”
Trois type de clients se pressent chez lui, nous explique-t-il ; la première catégorie viens avec une enveloppe comprise entre 500 et 2 000 euros et explique son attente. Alexandre Bianchi se colle alors à ces attentes dans le respect du budget. La seconde catégorie est le client très pointu dans son projet qui vient avec un “cahier des charges” très précis. C’est souvent une demande très murie et presque finalisée dans le domaine de la conception. Il y a enfin le client “no limit” qui vient avec un budget très important. Là, comme avec la première catégorie, c’est un travail de précision où l’entretien avec le client prend toute son importance mais avec des moyens financiers supérieurs et allant jusqu’au bout des passions du client.
Manufacturer la création
Le père et le fils sont donc d’abord des concepteurs. Ils traduisent les attentes de leur client en leurs faisant prendre conscience des limites de la mode, tentant de pousser l’acheteur vers une véritable personnalisation. Cela bien loin des pseudos “modèles originaux” qui n’ont d’originaux que le nom.
La manufacture Bianchi est classée “Entreprise du Patrimoine Vivant“. Sur 1 100 mètres carrés, elle ne s’occupe pas seulement de création mais aussi de restauration d’art, en re-sublimant un bijou ou un objet passé un peu de mode. La manufacture travaille aussi pour les collectivités pour réparer et entretenir, par exemple, les mécanismes des horloges d’églises, etc. Un show-room au rez-de-chaussée permet au visiteur de se faire une idée de la créativité qui règne en ces lieux. En visitant leur boutique, l’on découvrira que la pièce unique est souvent faite d’un patchwork de modes anciennes, de savoir-faire et de connaissances qui donnera longtemps cette fameuse valeur ajoutée à un objet.
Jean-Pierre COUR
Manufacture Bianchi : 68, rue de Metz, 57280 Maizières-lès-Metz • 00 33 387 80 37 42 • www.maison-bianchi.fr