CESER Grand-Est : regrets, incertitudes et difficulté du réel

24 mars 2016

Les 253 socioprofessionnels du conseil économique, social et environnemental régional (CESER) de la région Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine, se réunissaient pour la première fois hier à Metz afin d’examiner les comptes de la nouvelle région Grand-Est et ses orientations budgétaires.

Gérer le passé

Première séance de travail par la seconde assemblée régionale pour envisager la destination des 2,5 milliards d’euros de budget de cette région en hausse de 100 millions d’euros par rapport au trois anciens budgets et dont l’endettement, crédit-bail compris, est en rapport à 2,5 milliards d’euros. Cette assemblée composée de représentants de la société civile (syndicats, patronat et monde associatif) a une vocation de proposition auprès de l’instance politique régionale mais avec de simples avis consultatifs. La baisse des dotations de l’Etat, mais aussi la faible autonomie fiscale dont dispose la région auxquels s’ajoute le gonflement des dépenses liées à cette restructuration réalisée à marche forcée par le gouvernement pour regrouper les régions françaises sous-tend une plus grande vigilance, selon les socioprofessionnels, sur la situation financière future de cet grand espace, plus étendu en km2 que la Belgique.

Le premier constat réalisé par Patrick Tassin, nouveau président de l’assemblée, est qu’aujourd’hui au vu de la complexité de mise en route, l’on était là plus dans la pérennisation des orientations engagées que dans un exercice stratégique. En termes de priorités, le CESER privilégiera auprès du cénacle régional le renforcement des réseaux d’entreprises, les clusters et le soutien aux PME de taille intermédiaire.

Situation socioéconomique de la nouvelle région

L’année 2015 est marquée par des signes d’amélioration de l’activité industrielle mais avec tout de même des problèmes d’attractivité. L’année passée, les exportations ont cru de 3,2 % dépassant le niveau d’avant crise. En termes de formation, la nouvelle région est une terre d’apprentissage puisqu’elle se place à la troisième place au niveau national pour ce qui concerne le nombre d’apprentis alors qu’elle est à la sixième région démographique métropolitaine. Soit une évolution des effectifs de 60 % depuis 1993. Par contre, dans l’enseignement supérieur, la région forme nettement plus dans les bac +2 et donc moins dans les formations supérieures. La toile de fond est que la région Grand-Est se définie comme une région cumulant une baisse globale de l’emploi avec une démographie en baisse au sein de la France métropolitaine.

Le CESER à moins de deux ans (21 mois) pour prouver son utilité. Il n’est pas impossible que cette assemblée puisse être un jour “trappée” par le gouvernement considérant que c’est ici structure est superfétatoire, couteuse et peu productive. C’est la raison pour laquelle, Patrick Tassin soulignait dans son discours d’introduction à ce Sénat du pauvre “s’ouvrait entre regret du passé, incertitude du futur et difficulté du réel”. Il ajoutait : “La fenêtre pour montrer l’utilité de notre CESER est très étroite et le sujet très complexe. Pour autant cette réforme ouvre des opportunités et des perspectives favorables”.

texte et photo : J-Pierre COUR

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