Metz royale & impériale

7 avril 2016

Forte de la richesse de son passé, la ville de Metz postule à l’inscription sur la “Liste du patrimoine mondiale de l’Unesco”.

Pour figurer sur cette liste, la ville de Metz doit satisfaire à un certain nombre de critères afin d’affirmer, selon l’Unesco, sa “valeur universelle exceptionnelle”. Ici, la candidature de la ville repose sur trois des dix critères du patrimoine mondial : constituer un chef-d’œuvre du génie créateur humain, témoigner d’un échange d’influences dans une période déterminée et offrir un exemple éminent d’un ensemble architectural illustrant une période significative de l’histoire humaine.

Le passé tumultueux de Metz fait de la ville le point focal de mondes et de cultures opposés ayant un destin unique en Europe. Citée prospère du Saint-Empire romain germanique, devenue française en 1552, la ville fut remodelée sous le bon roi Louis XV. Annexée par l’Allemagne en 1871, la ville connut sous le kaiser Guillaume II, une métamorphose avec l’extension d’un quartier neuf et fonctionnel représentatif de théories urbanistiques émergentes outre-Rhin.

Maurice Barrès est bien loin !

Les liens culturels entre les nations ont alors façonné la vision historique moderne plus forte que les antagonismes du temps. Réunissant une foule nombreuse dans une salle comble de l’Arsenal de Metz, Dominique Gros, maire de la ville, s’est excusé auprès des Messins qui n’ont pu assister au lancement officiel de cette démarche. Ils étaient en effet plus d’une centaine qui n’ont pu pénétrer dans cette salle bondée. Il assurait aussi : “Maurice Barrès est aujourd’hui bien loin, lui qui critiquait l’architecture germanique du quartier gare. Notre ville, c’est vrai possède une double identité et la rencontre au sommet franco-allemand de demain entre Mme Merkel et François Hollande pour la première fois hors de Paris, le montre bien. Metz s’est réconciliée avec son histoire. Je suis aussi heureux de saluer les premiers membres du comité de soutien que sont Robert Badinter, l’architecte Shigeru Ban qui a réalisé le centre Pompidou ou encore le designer Philippe Starck. J’invite tous les Messin, les Mosellans, les Lorrains et les habitants du Grand-Est à venir soutenir cette volonté”.

L’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco est-il, dès lors, si nécessaire à cette ville ? Certes nous répondent les personnes interrogées lors de cette présentation. En effet, cela pose un focus touristique et culturel mondial à la ville qui profitera largement des retombées des nouveaux visiteurs et entrepreneurs potentiels. Pour autant, et à l’éclairage des autres sites qui ont fait ce parcours du combattant, il apparaît que si l’impact évoqué ci-dessus et très évident les trois premières années, celui-ci s’amenuise ensuite lentement. Ne reste qu’à avoir confiance dans les futurs responsables de la ville pour maintenir son niveau de séduction.

texte et photo : Jean-Pierre COUR

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