9 mai 2016

Encore des études avant l’élargissement de l’31 entre Gye et la frontière luxembourgeoise.

L’amélioration des conditions de circulation et de sécurité de la très dangereuse autoroute A31 entre la Meurthe-et-Moselle et la frontière luxembourgeoise vient d’être lancée par le préfet de région Stéphane Fratacci. Mais concernant une amélioration des conditions de circulation il faudra attendre 2025, voire, 2030. Ces travaux concernent les aménagements des infrastructures existantes avec mise à deux fois trois voies et la construction de nouveaux tronçons autoroutiers à 2X3 voies sur 118 kilomètres. En fait, face à la grogne montante et légitime des usagers, le préfet tenait à informer le public et réunir, au nom de l’Etat, les collectivités locales concernées. Face aux lenteurs du dossier et la critique des associations qui craignent que cette autoroute n’empiète, pour certains, sur leur jardin ou leur commune, voire encore, le mécontentement croissant des usagers subissant la thrombose de cet axe stratégique, le préfet Fratacci expliquait en détail les phases de l’instruction du projet et les études en cours qui doivent se dérouler pour accéder enfin à la DUP (déclaration d’utilité publique) qui, seulement, engagera la procédure de mise en route du dossier et le premier coup de pioche.

Confirmation des péages

Concertations, analyses, études… le chemin est encore long avant que les usagers trouvent enfin une amélioration de leurs conditions de circulation. Rappelons simplement pour mémoire, que ces travaux devraient déjà être largement réalisés aujourd’hui mais le président de région lorraine de l’époque, J-P Masseret, avait besoin des voix des écologistes pour son élection. C’est la raison pour laquelle, en gage, l’élargissement et les nouveaux tronçons de l’A31 furent remises sine die. Le seul élément nouveau donné par le préfet de région est qu’il dirige aujourd’hui le fameux comité de pilotage du projet. Le débat public préalable montrait, comme l’on s’en doute, l’urgence de ces travaux. Ceux-ci furent confirmés le 12 février dernier par une décision ministérielle de Ségolène Royale mettant en place une nouvelle phase d’études (impact, environnement, choix de l’implantation des nouveaux tronçons, etc). Autre validation de l’Etat, la mise en concession à une entreprise privée de deux tronçons : ainsi, des péages devraient voir le jour au nord de Thionville jusqu’à la frontière mais aussi au sud sur le barreau Gye-Dieulouard et enfin sur la nouvelle liaison A30-A31 (10 kilomètres neufs). De Thionville à Luxembourg, sur 14 kilomètres, le projet de rénovation de l’A31 à péage comprend une mise à 2×3 voies. Cet axe pourrait aussi comprendre des aménagements en faveur du covoiturage ou des transports en commun.

Une évaluation encore à faire

Le détail des aménagements retenus feront l’objet d’une concertation locale à lancer avant la fin 2017. Le ministère de l’environnement de dit aussi prêt à étudier l’option d’une écotaxe régionale ou une vignette poids-lourd si toutefois cette proposition se vérifie par sa faisabilité juridique, technique et financière. Ce projet coutera, à ce jour, entre 1,1 et 1,4 milliards d’euros. Mais le préfet Fratacci était très prudent en ce qui concerne le prix réel final de cette infrastructure que l’on imagine, bien sûr, allant au-delà de ces chiffres. Autre information qui filtrait des services de l’Etat, la très controversée traversée de Florange semble bel et bien abandonnée au bénéfice de la création d’un nouveau site de contournement.

JEAN-PIERRE COUR

Un garant désigné

La “Commission nationale du débat public” (CNDP) a désigné un garant en charge de veiller à la mise en œuvre des modalités d’information et de participation du public dans ce dossier. Il s’agit de Jean-Michel Stievenard. Ce dernier est nommé du fait de son indépendance et de sa neutralité assurée par les textes tant vis-à-vis des institutions, ses attaches et tout lobbying. Il est en fonction à ce poste jusqu’à la mise en œuvre de la déclaration d’utilité public (DUP), dernière étape avant les travaux.

J-P.C

Photo de J-M Stievenard. ©J-P.C