10 juin 2016
Vol au-dessus d’un nid d’aéroports

Une quarantaine d’aéroports francophones se sont réunis à Metz dans le cadre de deux journées d’études de l’association ALFA-ACI.Pendant deux jours, une quarantaine d’aéroports francophones, soit 200 personnes environ, se sont réunis à l’Arsenal de Metz, dans le cadre des journées d’études de l’association ALFA-ACI (Association des Aéroports de Langue Française Associés à Airport Concil International), à l’invitation de Lorraine Airport pour un coût de 100 000 euros. Cette réunion était organisée par l’aéroport lorrain, Lorraine-Airport. Ces rendez-vous annuels permettent aux aéroports d’échanger autour des problématiques qu’ils rencontrent au quotidien pour tenter de trouver des solutions. Plusieurs thèmes furent abordés durant ces deux jours, et notamment la compétitivité des aéroports. Comment convaincre les compagnies aériennes de choisir tel ou tel aéroport ? D’autres sujets étaient également traités comme la sûreté, la gestion de crise, les réseaux sociaux, l’expérience des passagers, etc…Thomas Juin, président de l’ALFA-ACI, et directeur régional de l’aéroport La Rochelle/Ile de Ré répond à notre question de savoir la pertinence d’une réunion des aéroports de “langue française” : “Cette association existe depuis 1991. La langue française est finalement très importante car au-delà de langue elle-même, c’est une façon de raisonner qui est différente. Le droit est ici souvent différent et les logiques sont moins libérales que dans d’autres pays ; nous avons plus le souci de l’intérêt général et du service public. Nous avons aussi une culture distincte et des préoccupations différentes que dans les pays anglo-saxons”. Il poursuit : “C’est donc ici un groupe d’affinité entre aéroports francophones qui rassemble plus de 90 aéroports d’une vingtaine de pays sur quatre continents et plus de 200 participants à Metz”.Des problèmes communs
Autre problématique évoquée lors de ces deux jours de rencontres, c’est la privatisation à marche forcée des aéroports qui pose des problèmes de concurrences de plus en plus fortes avec des répercussions sur le prix des billets selon les lieux. Par effet domino, cela engage ou désengage les compagnies aériennes sur certains aéroports. De fait, les taxes aéroportuaires varient en fonction des pays et en fonction de la taille de ces aéroports. S’ajoute à cela que les aides d’Etat changent d’un pays à l’autre et qu’il n’y a ici aucune uniformisation européenne en ce domaine. Pour autant, les aéroports français bénéficient du fait que la France est le premier pays européen en nombre de survol mais aussi en nombre d’aéroports. Le taux de croissance global annuel est tout de même de + 5 %. Ce qui place le transport aérien dans une posture confortable face à la concurrence de la route ou du rail et bien sûr, du fluvial. Pour autant les problématiques fortes du moment sont pour les aéroports le fort niveau de certifications toujours à la hausse, l’importance des réseaux sociaux dans leur visibilité et attractivité, et les problématiques de développement durable dont, et en premiers lieux, le bruit ainsi que la “neutralité carbone”.Plus de connectivité
Bien sûr, le fait “terrorisme” est aussi en première ligne. Ici, Francis Charritat, secrétaire général de l’association mais aussi travaillant au sein des aéroports de Paris et ancien directeur de l’aéroport du Bourget explique : “La sureté au sol représente à elle seule en France 4 000 salariés. La sécurité est déjà chez nous culturelles mais aussi une problématique dans laquelle nous somme immergée à cent pour cent au quotidien. C’est un sujet permanent. Nous réfléchissons aussi à la fluidité du passage en aéroport avec un nouveau système qui, pour les passagers ayant accepté de se faire scanner et dont les passeports sont validés par avance, de disposer d’une file dédiée où ils pourraient embarquer plus rapidement. Un autre sujet de préoccupation est de développer le commerce au sein des aéroports car c’est par ce biais que les aéroports s’allègent des taxes à payer. Ici, les nouvelles grandes régions françaises ont un rôle à jouer dans la détermination du nombre des aéroports. Certains disent qu’il y a trop d’aéroports en France. Moi je crois qu’il faut d’abord optimiser ceux existants. Le transport aérien à une souplesse, de par la variété possible de destinations vers le monde, que n’ont pas les autres moyens de transport. La connectivité est aussi une voie de réflexion et en ce domaine nous réfléchissons à des synergies possibles et des couplages avec l’ADV qui sont les homologues allemands de l’ALFA-ACI”.JEAN-PIERRE COURNouvelle liaison Nord-SudL’aéroport “Lorraine Airport” ouvre une nouvelle ligne vers Perpignan par le biais de la compagne “Chalair”. En effet, du 3 juillet au 11 septembre, une liaison bihebdomadaire (le jeudi et le dimanche) va relier l’aéroport lorrain à Perpignan dans le sud de la France, non loin de la frontière espagnole. En 2017, la liaison sera étendue de juin à fin septembre. Cette compagnie française existe depuis 30 ans et assurait historiquement des vols privés pour des entreprises comme Total ou Areva. Aujourd’hui, 50 % de ses vols assurent des lignes régulières au nationale comme à l’international. Ici, ce sera un ATR 42 de 46 sièges qui assurera la nouvelle navette. Avec des prix attractifs (89 euros l’aller) et une soute gratuite jusqu’à 15 kg de bagages en plus du bagage-cabine.J-P.C

De gauche à droite : Thomas Juin, Françoise Herment et Francis Charritat. © J.P. Cour.