150 ans qui ne manquent pas de sel

1 août 2016

On fête cette année les 150 ans de Cérébos en Lorraine. Connu dans le monde entier, le sel de table Cérébos est reconnaissable à son “logo” où l’on voit un enfant courir après un oiseau pour lui mettre du sel sur la queue. A l’époque, une croyance voulait que cela empêchait l’oiseau de s’envoler. La Société des Salines de Dombasle qui produit le sel Cérébos est en effet née en 1866. La marque Cérébos, pour sa part, est née en 1902. L’usine de Dombasle produit par an plus de 36 000 tonnes de sel de table. Elle propose aussi aujourd’hui des tablettes régénérantes pour lave-vaisselle. En 1978, pour des raisons de rentabilités, la saumure utile à la fabrication de ce sel est alors achetée au groupe Solvay avant d’être traitée par Esco-France, dont le site de production est également implanté à Dombasle-sur-Meurthe. En 1986, la collaboration devint encore plus étroite puisque Solvay rachète la marque Cérébos. Depuis 2004, l’usine meurthe-et-mosellane appartient au groupe allemand Kali & Salz appartenant au groupe Esco, leader européen du sel. Aujourd’hui, un peu plus de 70 personnes travaillent pour Cérébos, qui réalisait en 2015 un chiffre d’affaires de quatorze millions d’euros.

Quelques histoires

Toute histoire a un début. Celle de Cérébos commence par ce qui est peut être une légende, lorsqu’un petit garçon à la santé fragile refuse de prendre son remède, du phosphate de chaux, qui a un goût fade. Le papa, qui est aussi chimiste, se dit qu’en rajoutant une pointe de sel fin, le traitement serait plus vivifiant. L’enfant accepte de prendre ce fortifiant naturel qui lui permet de guérir. Par ce mélange sel-phosphate, le chimiste venait de trouver le concept permettant de protéger le sel de l’humidité. Bref, il invente le sel fin qui coule toujours sec. Pour ce qui est du nom, celui de “Cérébos” est riche de sens. Il fait référence à la mythologie romaine : Cérès, déesse de l’agriculture, des moissons, de la fécondité. Enfin, petit coup de génie, la boîte verseuse. Elle est créée en 1902 et décorée d’épis de blé. L’évidence même de la coulabilité du sel fin Cérébos. Une révolution pour toutes les cuisinières et un succès mondial. D’abord en fer puis en carton, la boîte verseuse a évolué en douceur, a traversé les décennies permettant à Cérébos de se construire une âme, un visage (le petit garçon et l’oiseau).

JEAN-PIERRE COUR

One Response to 150 ans qui ne manquent pas de sel

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