Le climat s’étudie à Chambley

9 août 2016

Un laboratoire sur le climat devrait s’établir à Chambley mais reste en attente de fonds

Dans l’idée originale, Climate City est un projet qui tente de créer sur l’ancienne base aérienne de l’Otan à Chambley, en Meurthe-et-Moselle, un centre de recherche aéronautique et un système mondial et local d’observation 100 % dédiés au climat. C’est là que seront conçus, calibrés, réglés et fabriqués les “climate birds”, ces drones, ballons sondes et autres nouvelles technologies capables de survoler des zones urbaines jusqu’à 1.500 mètres d’altitude. Climate City se fonde en fait sur l’idée que le changement climatique est ici une opportunité d’innover et de faire évoluer nos économies et nos sociétés. Selon ce concept nouveau et un peu angélique, “le changement climatique est un défi qui peut faire ressortir le meilleur de l’humanité : son ingéniosité, sa solidarité et sa formidable capacité d’adaptation. Ceci à condition de sortir des modèles établis qui épuisent et dégradent les ressources mais aussi d’inventer de nouveaux modes de travail, de production et de consommation”, assure Laurent Husson, la tête pensante de Climate City.

Chambley-photo-JP-Cour

Le site de Chambley en Meurthe-et-Moselle est toujours en attentes d’activités et d’investisseurs. – Photo JP Cour

Climate City entendait donc devenir le premier fournisseur mondial de données climatiques urbaines. Loin des turpitudes et du spectre de l’avion fantôme Skylander qui devait voir le jour à Chambley, ce nouveau projet a été retenu dans le programme post Cop 21 initié par le ministère français de l’environnement avec la nécessité d’une mise de fonds de 15 millions d’euros au départ. Un second tour de table à 53 millions d’euros est à prévoir. Des pays dans le monde sont déjà intéressés mais pour certains sont dans l’incapacité de financer ces analyses à 1,8 millions d’euros par an. Alors, l’équipe Climate City construit un modèle de financement par des fonds climatiques internationaux ; comme GEF : Global environnement facility. Au-delà du défi technologique, le challenge est là, celui de faire financer par la communauté internationale les analyses et des conseils pour les pays-clients en urgence climatique.

Le 12 octobre dernier, Jean-Pierre Masseret, l’ancien président de la Région lorraine et l’architecte Anthony Béchu étaient à Chambley Planet’Air pour une visite officielle du site dans le cadre de ce projet porté par la société toulousaine European X-Lab. Le projet avance donc côté toulousain mais dans une certaine indifférence du côté de la région Grand-Est. Certaines mauvaises langues affirment que ce genre de projet ne plairait pas au nouveau président de droite puisqu’il aurait été initié par l’ancien président lorrain… de gauche. Les porteurs du projet informent pourtant régulièrement Ph. Richert des avancées de Climate City. Toutefois, et pas à pas, Climate City poursuit son bonhomme de chemin. La société vient d’être créée. La nouvelle Région devrait prendre le relais de l’ancienne et officiellement soutiendrait le projet. L’enjeu, maintenant, ce sont les financements et les contrats car contrairement à ce qui avait été évoqué à la COP 21 de Paris, Ce n’est pas le très impécunieux Etat français qui doit financer mais les régions pour le lancement. Ceci expliquant aussi peut-être cela.

JEAN-PIERRE COUR

Quelques chiffres
-51 villes du monde subiront un changement climatique majeur d’ici 15 ans. (Source : Laboratoire Camillo Mora). 67 pays présentent un index de vulnérabilité extrême au changement climatique (source : Maplecroft).
-Climate City en chiffes : 100 emplois sur le site de Chambley Planet’Air d’ici 2018 et 1.000 emplois sur l’ensemble du réseau international à terme.

L'aéronautique au secours du climat
Grâce à des engins capables d’opérer avec une mobilité horizontale et verticale, les solutions de Climate City permettront aux États, villes, organisations privées et publiques de cerner précisément les enjeux de leur territoire et de comprendre et actionner les leviers pour atténuer le changement climatique et s’y adapter. Pour cela, Climate City propose diverses solutions : Guirlandes de sondes atmosphériques (ballons) dédiées aux mesures verticales, drones solaires dédiés à l’étude permanente des microclimats urbains, capteurs aéroportés connectés en réseau pour recouper les données locales/globales et/ou avion, hélicoptère, ULM, adaptés à des charges utiles innovantes pour emporter des outils d’analyses.
J-P.C

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