Un camion pour la survie

20 octobre 2016

Nouveau camion de soins pour Médecins du Monde à Metz. Objectif réussi pour les équipes de bénévoles de cette association. 

L’équipe de Médecins du Monde souhaitait se développer au sein d’une action en direction des personnes en situation d’habitat précaire ou de non logement dans l’agglomération de Metz. Pour cela, elle souhaitait s’équiper d’un camion de consultations médicales qui permettra d’aller à la rencontre de ces personnes. Opération réussie avec 53 350 euros de dons récoltés et le soutiens de sponsors comme Batigère, la Caisse d’Epargne, l’association Toulouse, le constructeur automobile Renault et des particuliers qui se sont engagés dans cette action. D’ailleurs, pour les remercier, le camion a été peint par Peno, un graphiste qui a inscrit le prénom de certains sur le camion. Ce camion va particulièrement être important pour soulager les occupant du camp de Metz-Blida où 400 migrants séjournent aujourd’hui au moment où les températures et le climat devient de plus en plus rude.
Le logement est prioritaire
A Metz, Médecins du Monde est présente sur le territoire depuis 30 ans. A la fermeture en 2000 de son centre d’accueil, de soins et d’orientation, l’équipe de bénévole est composé aujourd’hui de 25 bénévoles médicaux et non médicaux : médecins, psychologues, psychiatres, infirmiers, aides-soignantes, pharmaciens etc, épaulés par trois salariés, a développé des activités lui permettant de rester en veille par rapport aux dispositifs de soins existants. Et la situation est complexe dans ce camp livré à la violence, au désespoir et aux trafics divers. Alcoolisme, chapardage, drogue se développent dans cette espace de tous les désespoirs. Ici, comme les autres associations, Médecins du Monde se désespère de l’inaction de l’Etat. Il résulte de cela des situations sanitaires désastreuses. <<La situation médicale est préoccupante à plus d’un titre et nous rencontrons des pathologies directement liées aux conditions de vie, terreur nocturnes, des infections broncho-pulmonaires, des troubles respiratoires et digestifs. La première urgence est de trouver des logements et non pas des tentes au moment où le froid s’intensifie. Oui, l’urgence, c’est la logement…>>, nous explique Alain Baptiste, médecin au sein de l’association depuis deux ans et demi.
Une médecine d’urgence
Souvent fragiles et désocialisées, les personnes en situation de précarité ont des difficultés à s’adresser spontanément aux structures de soins de droit commun. Les conséquences de la crise économique sur la santé et l’accès aux soins de ces personnes sont réelles. Les inégalités sociales de santé s’accentuant, ces personnes accèdent difficilement aux services de santé avec pour conséquence une détérioration de leur état de santé. Les difficultés d’accès aux soins sont accentuées par plusieurs éléments : conditions de vie, ruptures de soins, barrière de la langue, manque d’informations, etc. Ceci ne facilite pas la prévention et la prise en charge des maladies. De fait, elles vivent des situations de grande précarité qui ont une influence néfaste sur leur état de santé et peuvent conduire à des problèmes majeurs de santé publique. La promiscuité, le manque d’hygiène et l’accès insuffisant aux méthodes et matériel de prévention augmentent le risque de transmission des infections. Il est donc important de pouvoir apporter des soins là où sont les besoins ; rejoindre les patients qui ne vont pas ou ne peuvent pas aller dans les cliniques et les hôpitaux.
Jean-Pierre COUR
Photo ci-dessus : Alain Hypolite, médecin. Ci-dessous :  l’équipe de Metz devant le nouveau camion “cabinet de consultation”
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