Ceser: stratégie et budget 2017 du Grand Est

12 décembre 2016

Les socioéconomiques taclent Philippe Richert, président du Grand Est. Le désamour devient chronique entre les deux assemblées régionales de la nouvelle région.

La région Grand Est réunissant l’Alsace, la Lorraine et Champagne-Ardenne est composée de deux assemblées : l’une politique et l’autre, le conseil économique et social, composé de représentants de la société civile en trois collèges : syndicats, patronat et monde associatif, culturel, etc. Cette dernière n’a qu’une compétence consultative. Pour autant, l’Etat lui donne compétence aujourd’hui pour valider les choix stratégiques et financiers de l’assemblée politique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela ne s’arrange pas entre les deux hémicycles.

Risque d’éclatement régional ?

Le budget 2017 de 2,858 milliards est, comme en 2016, encore une fois un budget de transition, dirait-on !”, lance acide Patrick Tassin, président des socioprofessionnels dont il reprend certains arguments. Il poursuit : “On assiste à un éclatement des budgets et à un saupoudrage. Je ne vois pas de lignes directrices pour le Grand Est ni de stratégie claire lorsque je découvre ce budget. On reste dans une sorte de transition”. Bref, pour Patrick Tassin, l’on ne sait pas trop où l’on va. Cela alors que, toujours selon lui, il existe des urgences comme : la recherche d’équité entre les territoires, la disparition progressive de la présence publique, une absence de prise en compte de la problématique existante entre espaces urbains et monde rural, du bon usage de la sphère numérique et de ses évolutions, etc. Il redoute aussi la stratégie politique individuelle de Philippe Richert, président de la région : “Philippe Richert ? Je m’en méfie toujours !”. Ici, Patrick Tassin s’inquiète d’un nouvel éclatement régional, d’une scission du territoire si la droite revient au pouvoir. Il appréhende l’éclatement potentiel de cette nouvelle région où l’Alsace et la Moselle pourraient avoir des envies de dissidence alors que ce sont les deux territoires “locomotives” de l’espace régional. Enfin, il s’interroge sur l’intérêt réel de Philippe Richert sur le “fait transfrontalier”.

Lors de cette session, les membres du conseil économiques ont ici pointé les grandes orientations stratégiques nécessaires pour la région. En premier, faire du Grand Est un des leaders européen de l’industrie du futur et de la bio-économie. Par ailleurs, générer ici un territoire d’expérimentation des innovations sur des domaines de spécialisation partagés en accompagnant les entreprises à fort potentiel de croissance afin de doper la compétitivité et l’emploi. Enfin, faire du Grand Est une plaque tournante de l’économie transfrontalière ainsi qu’une place attractive sur le marché international des investissements directs étrangers (IDE). Autres orientations : créer, innover dans l’ensemble de la région pour ancrer l’activité économique. Mais aussi renforcer la proximité de l’Etat en région pour, au final, faire du Grand Est un territoire attractif par ses solutions de financement innovantes.

Jean-Pierre COUR

Photo Patrick Tassin : “Le budget 2017 du Grand Est ? C’est du saupoudrage !” © JP COUR

Les commentaires sont fermés.