1 décembre 2016

Repoussée décennies après décennies, la centrale nucléaire de Cattenom poursuit son petit bonhomme de chemin au sein du parc nucléaire français.

Elle aurait dû entamer sa dernière décennie mais la centrale nucléaire de Cattenom subit depuis six mois un lifting dans le but affiché de la faire vivre au-delà des quarante années prévues lors de sa construction. La liste des travaux est longue et d’un coût global d’environ cent millions d’euros. Pour la centrale de Cattenom ce sont pas moins de quatre réacteurs non loin des frontières de l’Allemagne et du Luxembourg qui fut implantée là pour protéger la population française en profitant des vents dominants d’ouest. Lancée en 1986, la centrale fournit entre 8 et 10 %, à plein régime, de la production d’électricité au sein du parc nucléaire français. Malgré les protestations des pays voisins, le directeur de la centrale, Thierry Rosso, admet bien volontiers la stratégie du groupe EDF de poursuivre l’exploitation du site : <<Nous sommes ici dans un projet très lourd et nous nous sommes engagés à investir afin d’aller au-delà des 40 ans de production. Nous réalisons là des opérations que nous n’aurons plus à faire. Le groupe EDF a mené des contrôles très approfondis sur les composants essentiels de la centrale. Nous pensons assurer cette production au moins jusqu’en 2046>>. Le patron de la centrale semble aujourd’huii assuré de la pérennité du site de production, pour autant, concernant la durée de vie des centrales nucléaires, c’est bien l’ASN (Agence de sureté nucléaire) qui décide de la chose en dernier lieu. Certains pays voisins ont même proposés de participer financièrement au démantèlement et à la déconstruction de cette centrale. Pour sa part, Thierry Rosso ne veut pas entamer un débat à ce sujet, considérant qu’il s’agit ici d’un débat politique qui ne le concerne pas.

texte et photo : Jean-Pierre Cour