Grand Est : les séniors du futur

23 février 2017

Les seniors du Grand Est impactent l’avenir et la “silver economy”

Enjeu capital du futur, près d’une personne sur quatre est âgée de 60 ans ou plus dans le Grand Est. Ceci alors qu’il y a trente ans, les jeunes de moins de vingt ans étaient deux fois plus nombreux dans le Grand Est qu’aujourd’hui. Depuis 2013, on remarque donc que les seniors rattrape le nombre des jeunes. C’est dans le nord-lorrain que l’équilibre entre jeunes et vieux est le plus équilibré. Le vieillissement est le plus marqué en Haute-Marne et dans les Vosges (respectivement 133 et 120 seniors pour 100 jeunes).

Si les tendances actuelles d’espérance de vie et de mobilités résidentielles se poursuivaient, la part des seniors atteindrait un tiers de la population régionale du Grand Est en 2040. En tout état de cause, habitat innovant, nouvelles technologies, tourisme ou encore formation font partie des champs d’application de la “silver economy”. Cette dernière devrait participer à la création de 300.000 emplois en France d’ici à 2020, alors que les seniors représentent d’ores et déjà quelque 54 pour cent des dépenses des ménages français.

A ce jour, passé 60 ans, les 1.329.200 seniors du Grand Est vivent plutôt à l’écart des grandes aires urbaines. Ils sont plus d’un tiers de la population dans des aires de petite taille comme Nogent, Vittel ou Arcis-sur-Aube, voire, dans les communes peu peuplées situées à la frontière sud de la région. La population est donc plus âgée dans les départements ruraux tels que la Haute-Marne, les Vosges, l’Aube et la Meuse (de 29 % à 26 % de seniors).

Seniors actifs

Il est à noter que, davantage propriétaires de leur logement, les seniors vivent aussi plus souvent en maison individuelle. Toutefois, on remarque qu’avec l’avancée en âge, la part des personnes vivant en maison individuelle diminue au profit du logement en communauté. Du fait du manque de capacité d’accueil dans les maisons de retraite, des modifications législatives et la baisse de revenus liée aux retraites, cela favorise finalement le maintien des seniors parmi les actifs. Ainsi, leur taux d’activité atteint 7 pour cent en 2013, soit un point de moins qu’en France métropolitaine.

Parmi les 85.650 seniors en activité et ayant un emploi, 27 pour cent sont non-salariés contre dix pour cent pour l’ensemble des actifs occupés du Grand Est. Malgré cela, les niveaux de vie des seniors sont légèrement inférieurs à ceux de l’hexagone. Toutefois, la pauvreté monétaire des seniors est moins prononcée dans le Grand Est. La pauvreté est ici moins marquée pour les générations les plus âgées.

Jean-Pierre COUR

Vieillissement et dépendance

Le vieillissement et la dépendance sont les deux grands enjeux du département de la Moselle. Dans ce département, 266.000 personnes ont plus de 60 ans sur une population d’un million d’habitants. Les femmes représentent 56 % des Mosellans de plus de 60 ans. Leur espérance de vie est toujours supérieure à celle des hommes. À leur naissance, les Mosellanes peuvent espérer vivre jusqu’à 84,3 ans, soit 6,1 ans de plus que les hommes.

Sous l’effet de l’avancée en âge de la génération du baby-boom et de l’augmentation de la durée de vie, la population mosellane va continuer de vieillir. Ainsi, d’ici 2030, le nombre de seniors pourrait s’accroître de plus de trente pour cent, pour atteindre 324.000 personnes, avec notamment une forte hausse du nombre d’octogénaires après 2025. Le nombre de personnes en situation de dépendance évoluerait de manière parallèle. Le nombre de personnes en perte d’autonomie augmenterait de 31 pour cent entre 2013 et 2030, et concernerait 31.900 habitants en Moselle.

Un des enjeux majeurs de l’augmentation inévitable de la dépendance est sa prise en charge, tant financière que médicale. Ici, l’Etat laisse les conseils départementaux se charger du financement d’un élément de dépenses que ces conseils ne maîtrisent pas. Le maintien à domicile est la solution de plus en plus privilégiée, mais il ne pourra se substituer totalement à l’accueil en établissement, notamment pour les personnes lourdement dépendantes. En Moselle, les personnes contraintes à une vie en lit ou en fauteuil représenteraient plus d’un tiers des personnes dépendantes en 2030. Mais l’espérance de vie d’une personne rentrant dans un Ephad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), est de deux ans et huit mois.

Jean-Pierre COUR

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