Les maquettes de Cattenom

14 mars 2017

La centrale nucléaire de Cattenom s’engage dans la formation… et le futur.
La communication de la centrale nucléaire de Cattenom proposait, il y a peu, une grande conférence de presse dont l’objectif affiché était la présentation de la “salle des maquettes” ; espace dédié à la formation des agents d’EDF et aux prestataires de l’entreprise. Mais le second message sous-jacent était : Tout sera fait pour que la centrale nucléaire poursuive son activité, bien au-delà de sa date de péremption originelle déjà dépassée pour atteindre les 60 ans d’existence.
Le bâtiment “maquette” est un espace aménagé au sein de l’enceinte de la centrale qui se veut être un lieu d’échange et de formation entre les différents métiers et les compétences des personnels de la centrale. Ce local abrite des maquettes à l’échelle “un” afin d’entrainer les salariés d’EDF et les prestataires afin d’affiner les activités des personnels sur le site industriel avant toute intervention sur le terrain. D’une surface de 1.300 mètres carrés, 45 maquettes permettent aux personnels de s’approprier les gestes techniques en cas de panne ou d’entretien. “Pour un bon geste au bon moment”, explique Thierry Rosso, le directeur de la centrale. Et il ajoute : “…car de la compétence vient la maîtrise”. Ici, les prestataires œuvrant pour EDF ont aussi investi. Depuis début 2017, 616 personnes y furent formés. En plus d’un simulateur de la salle des commandes, un “chantier école” est aujourd’hui en construction pour parfaire la convention de partenariat engagé précédemment avec l’Education nationale au sein des lycées de la Malgrange et de la Briquerie à Thionville et le lycée Blaise Pascal de Saint-Dizier.

Un poids-lourd économique local

Pour ce qui est de l’avenir, le message qui apparaissait donc en filigrane lors de cette rencontre avec la presse de la Grande Région transfrontalière était : “la centrale fonctionne bien et fonctionnera encore longtemps”. Lorsque l’on interroge Thierry Rosso sur le fait qu’il apparait bien téméraire d’envisager aujourd’hui un futur à 10, 20 ou plus pour une entreprise industrielle, il répond très sûr de lui : “Les budgets ont été prévus et anticipés ; ils sont donc financés par avance pour assurer non seulement le fonctionnement mais l’entretien optimum de la centrale”. Il s’avère en effet que le groupe EDF semble aujourd’hui solide en participant à la fourniture d’énergies et de services à environ 36,7 millions de clients, dont 26,2 millions en France et ayant réalisé un chiffre d’affaire consolidé de 71 milliards d’euros. Selon les communicants : “La centrale est un atout essentiel pour répondre aux besoins de la consommation d’électricité et produit 31,2 milliards de kWh, soit l’équivalent de 75 % de la consommation électrique non carbonée de la région Grand Est. S’ajoute à cela qu’elle emploie 1979 salariés EDF et plus de 500 prestataires permanents. Et elle verse aussi pas moins de 104 millions d’euros en impôts et taxes diverses”. Il est vrai qu’avec 149 288 heures de formation délivrées au personnel EDF en 2016 et 103 salariés recrutés, la centrale constitue ici un employeur-formateur de premier plan sur le territoire mosellan.
Pour 2017, le programme de l’activité de la centrale est rythmé autour de deux arrêts programmés : la visite partielle de l’unité 2 réalisée en février et l’arrêt pour rechargement de l’unité 4 pendant l’été. Autres projets en cours de réalisation, les travaux liés aux nouvelles prescriptions de l’Agence de sureté nucléaire portant sur les actions “post-Fukushima” comme la mise en service du premier diesel “d’ultime secours”, troisième système d’alimentation de secours redondant et, enfin, la préparation de la troisième visite décennale de l’unité 2 en 2018.
Jean-Pierre COUR
photo JP COUR

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